Les arts martiaux japonais, après le temps des guerre féodales, sont passé de BU JUTSU à BUDO 武道. Avec cette transition, la partie philosophique de l'art s'est développer et à prit une plus grande place dans la pratique.
La philosophie martiale va bien plus loin que le simple respect, courtoisie, honneur et j'en passe. Elle est une véritable philosophie de vie, une véritable méthode de développement personnel. Mais pour bien déceler cette dimension de l'art martial il faut arriver à décoder, comprendre tous les messages laissés sur le chemin, DO 道 par les maîtres.
Pour ce 1er texte concernant cette dimension du BUDO, nous allons voir un des principes, pour moi, de base: Le DORAKU. 道楽
DORAKU qui peut être traduit comme ''joie sur la voie'', ''plaisir sur la voie'' est à la base un principe Zen 禅 qui s'est intégré dans l'art martial. Le Zen Shu a en effet influencé les arts martiaux.
Pour faire simple et rapide, le Zen Shu est une branche du Bouddhisme qui utilise, en plus de la méditation et des recueillements, les Koan pour atteindre l'éveil ''Satori'' 悟りet la révélation de la vrai nature de soi-même ''Kensho'' 見性. Cette révélation est également un but de la voie martiale.
Revenons à notre plaisir sur la voie.
Il faut comprendre que cette expression, DORAKU, vise à rappeler que la base de la pratique du BUDO, reste tout de même et par-dessus tout, le plaisir et la joie. Le plaisir de pratiquer, d'apprendre, de partager, de se découvrir et de s'améliorer un peu plus chaque jour. En fait, DORAKU c'est le plaisir de vivre tout simplement. Il est donc essentiel d'être heureux d'aller au Dojo 道場, qu'à chaque fois que l'on pose les pieds sur les Tatami ça soit un réel bonheur, bonheur d'être là, bonheur d'être en vie.
DORAKU , permet de tenir le pratiquant dans la durée de son parcours, de son cheminement. Pratiquer pour une reconnaissance, pour atteindre des objectifs, peut-être un piège et nous amener à une date finale de la pratique. On atteint son objectif, quoi faire après ? Que faire quand la carotte est atteinte ? On voit beaucoup trop de pratiquants arrêter après la ceinture noire, ils ont atteint leur but.
Alors que la ceinture noire, KURO OBI 黒帯 on le sait n'est que le début, on devient officiellement un débutant. Malheureusement l'ego nous dit le contraire !
Pratiquer par bonheur, par réel bonheur, le permanent.
Pas celui qu'on se lasse et qui ne dure qu'un instant. Un bonheur qui en devient vital, un bonheur qui rayonne jusque dans notre vie de tous les jours. Un bonheur qui apporte aux autres. Mettre de la vie dans sa pratique et de la pratique dans sa vie. Ce bonheur là, ne s’essouffle pas, ne s’éteint pas. Il se consume sur toute une vie.
De nombreux grands maîtres ont dit qu'ils pratiquaient par plaisir, ils pratiquent avec le Doraku, c'est cela qui leur a permit de toucher l'excellence. Chaque jour étant un véritable plaisir, chaque jour étant unique, le bonheur ici et maintenant c'est ça le DORAKU.
Et vous ? Vous entraînez vous pour le simple bonheur de pratiquer ?
Amitiés martiales