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STEVE CLARA

5ème Dan Ju-Jutsu et Self-défense. Fondateur du Tsue Gei Jutsu,

Président de l' ITBF

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Clara Steve, j’ai 44 ans, je suis né le 19/11/1976 à Binche. Je suis opérateur génie civil aux établissements Wanty à Binche. Je suis marié et j’ai trois enfants.

Racontez-nous vos débuts dans le monde des arts martiaux. Comment êtes-vous arrivé à la pratique des arts martiaux ? Par quel art ? Maître ? Dojo ?

J’ai tout d’abord pratiqué la boxe, pendant environ 2 ans.

En mars 1993, je me suis inscrit, grâce à mon beau-frère (qui connaissait mon attirance pour la culture japonaise et les arts martiaux), chez sensei Joël Van Effelterre. Son Dojo était situé dans une petite salle communale de Mont Sainte Aldegonde (entité de Morlanwelz). Son club s’appelait Tenrikyo, et était sous l’égide de Me Wille Tieleman. J’y ai passé mes grades jusqu’au 1er kyu.

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Lors de l’arrêt de mon sensei (pour raisons médicales), je me suis dirigé vers son sensei, Luc Berthet, d’Anderlues. Chez lui, j’ai passé mes deux premiers dans, à l’AFJJ (Association Francophone de Ju-Jutsu).

Par la suite, j’ai voulu revenir à « mes racines », c’est-à-dire la fédération ITBF. Lors de mes stages, j’ai eu la chance de me rapprocher de Me Bernard Bellemans, chez qui j’ai passé mes grades suivants.

Qu'est-ce qui vous a plu ? Ce qui vous a fait aimer les arts martiaux ?

Ce qui vous a poussé à continuer ?

Ce qui m’a plu dans le Ju-Jutsu, c’est que c’est un art martial complet (atemis projections, clés, …).

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Mais ce qui m’a fait aimer les arts martiaux en général, c’est ce qu’on y inculque (le code Bushido), les échanges martiaux, les rencontres avec les professeurs d’autres disciplines, les conseils donnés par des hauts gradés au débutant que j’étais.

J’ai ouvert mon club afin d’essayer de transmettre ce que j’ai appris, et je me suis rendu compte que les arts martiaux sont un chemin sans fin : on apprend tous les jours, de tout le monde, que ce soit des moins ou des plus gradés que soi… De plus, je préfère de loin être sur le Tatami à partager, plutôt que seul dans mon coin sur un ordinateur ou un gsm.

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Pour vous, qu'apportent les arts martiaux sur le point de vue physique, mental et spirituel ?

La pratique régulière des arts martiaux, comme de tout autre sport, maintient en bonne forme physique.

Quant au point de vue mental et spirituel, cette pratique permet de se recentrer sur soi-même, mais aussi et surtout, permet de s’ouvrir aux autres. Je me suis fait bon nombre d’amis sur le Tatami, tant en Belgique qu’aux quatre coins du monde. Les arts martiaux permettent à des gens très différents de prime abord de se découvrir, de sentir qu’ils ont les mêmes aspirations, les mêmes vues sur ce que les arts martiaux représentent. Dans mon club, je mets l’accent sur le code d’honneur (sincérité, respect, contrôle de soi, …), que j’essaie d’inculquer à mes élèves de tous âges… Nombreuses sont les personnes que je côtoie dans la pratique des arts martiaux qui ont le même point de vue… Cela crée des liens.

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En plus de votre pratique en tant qu’enseignant, avez-vous une routine chez vous?

Non pas du tout.

Je ne suis pas quelqu’un qui part aux aurores pour un jogging, ou qui s’astreint à des exercices (pompes, abdos, …).

Je suis déjà très occupé entre mon travail aux établissements Wanty, mes cours à mon club, et mes déplacements à l’étranger en qualité d’intervenant…

De plus, mon rôle ne s’arrête pas à la porte du Dojo : si un élève, ou parent d’élève a un souci, je m’efforce de le régler dans l’intérêt de tous.

Je tiens cela de mon parcours personnel…

Avez-vous des références de maîtres ? Des exemples qui vous ont motivé et qui vous motivent toujours ?

Quelques maîtres m’ont inspiré, et continuent à le faire encore maintenant.

Je pourrais citer Me Yan de Yong (d’Australie), que j’ai eu la chance de rencontrer en 1998 lors d’un de mes premiers stages. J’ai été interpellé par sa souplesse (malgré son âge).

Aussi Me Willem Tieleman, qui lui m’a marqué par sa droiture, son honnêteté.

Mais aussi Me Andrew Mc Cormack, que j’ai rencontré quand j’étais 3ème kyu. Lui m’a marqué par sa facilité de dégagement des clés, mais aussi par se gentillesse. Pour l’anecdote, il m’a d’ailleurs dit que « je percerais dans les arts martiaux » mais aussi « I got an eye on you » (j’ai un œil sur toi). Cela reste une blague entre nous à l’heure actuelle…

Sans oublier Me Blanchet, par sa gentillesse et son investissement pour les arts martiaux.

De tels maîtres inspirent le respect, et donnent envie de suivre leurs pas, d’aller plus loin dans la connaissance des arts martiaux.

Vous êtes le fondateur du Tsue Gei Jutsu, une méthode de défense avec canne.

Pouvez-vous nous dire comment et pourquoi cette méthode a vu le jour ?

Quelle est la base de cet art ?

La première chose que je tiens à dire, c’est qu’il est bien sûr évident que je n’ai pas inventé le travail à la canne ! Loin de moi cette prétention !

J’ai simplement codifié les techniques de Ju-Jutsu à l’aide de la canne…

 

Suite à une blessure au dos, j’ai dû me déplacer à l’aide de béquilles, ensuite à l’aide d’une canne.

Lors de cette période douloureuse, je me suis rendu compte que j’étais vulnérable, sans défense.

 

C’est fin 2002 que m’est venue l’idée d’utiliser la canne pour me défendre contre d’éventuels agresseurs qui pourraient profiter de mon « handicap », de transformer mon désavantage en atout me permettant de prendre le dessus.

 

J’ai perfectionné la technique en 2003, en utilisant notamment la canne pour effectuer des projections, grâce au positionnement de la poignée dans la nuque de l’adversaire. Il est possible de réaliser 99,9 % des techniques de Ju-Jutsu, avec néanmoins quelques variations.

 

Mes démonstrations lors de stages et l’engouement des participants me confortent dans la certitude qu’il est possible de créer une méthode complète basée sur l’utilisation de la canne. Méthode comportant des atémis, mais également des clés, des étranglements, des immobilisations et, comme expliqué ci-avant, des projections.

 

Parallèlement, je codifie également un Kata en utilisant la canne, le « Tsue Gei No Kata ».

 

La méthode Tsue Gei Jutsu en étant encore à ses débuts, elle est en constante évolution.

Toutes les sortes de canne peuvent être utilisées ?

Ou cela doit être pratiqué avec une canne spéciale ?

Tout à fait… Même si lors de cours nous utilisons des cannes dont le crochet est assez ouvert, pour qu’il puisse bien entourer la nuque du partenaire afin de le protéger et afin de minimiser le risque de blessure.

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(C’est pour cette raison que celles que nous utilisons sont si onéreuses : c’est une production quasi artisanale, et non une production en grande quantité comme il en est pour les cannes qu’on trouve dans le commerce…).

Mais dans la rue, contre un agresseur quelconque, nul n’est besoin de le « protéger », s’il m’agresse, tant pis pour lui…

 

Même un parapluie, quand même assez solide, permet de riposter.

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Vous faites régulièrement des stages un peu partout pour promouvoir votre art. Comment est reçue votre discipline ?

Comme je l’ai précisé ci-avant, les gens sont d’abord étonnés, ensuite intéressés et demandeurs. Ils ne s’imaginaient pas que cette méthode soit si complète. Ils ne voyaient le travail à la canne que comme une suite d’atémis… Lorsqu’ils voient l’étendue des possibilités de techniques, ils veulent apprendre ! Mais je dois avouer que la première projection à l’aide de la canne est un peu stressante, vu la possibilité de blessure du partenaire. C’est pourquoi j’insiste fortement sur le côté sécurité, sur les précautions à prendre, la façon de tenir et manier la canne pour un travail « safe ».

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En 2019, vous avez pris le flambeau de la présidence de l'ITBF (INTERNATIONAL TRADITIONAL BUDO FEDERATION). Pouvez-vous nous parler de cette fédération ? Quel est son but ?

Cette fédération regroupe une infinité d'arts martiaux tels le Ju Jutsu, le Karaté, l'Iaïdo, etc... Elle possède des représentants en Belgique et sur d'autres continents ce qui nous permet d'avoir des échanges techniques et humains très variés.

Une grande chaîne de solidarité s'est créée notamment grâce au savoir-faire de très hauts gradés mais aussi grâce au travail de chaque ceinture noire motivée. Nous ne travaillons en effet qu'avec des gens sérieux, dignes de notre confiance.

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Mais elle est avant tout une fédération à taille humaine, familiale…

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Quels sont vos projets ?

Pouvoir avoir la chance et l’honneur que ma méthode soit de plus en plus reconnue, qu’elle grandisse. Aussi que mon club prospère. Mon plus grand souhait est qu’un de mes élèves ouvre un jour son propre club, pour perpétuer le code Bushido.

Quant à ma progression martiale, je tiens beaucoup à ce qu’elle se fasse dans les temps impartis, sans brûler les étapes.

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Un mot pour la fin ? Quelque chose à rajouter ?

Je voudrais remercier toutes les personnes qui me font confiance, les clubs organisateurs de stages pour leurs invitations, ce qui me permet de progresser sur la voie qui est la mienne…

Également mon comité qui est toujours derrière moi à me pousser à vivre ma passion, et qui se donne à fond pour ce que nous faisons pour notre club.

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Merci à Julien Boucher de Ronin Martial Production de cet honneur de s’intéresser à un petit monsieur comme moi.

Mais aussi et surtout à mon épouse et mes enfants de me comprendre, et de me permettre de vivre ma passion, malgré les sacrifices que cela comporte.

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Une dernière chose : j’espère que ma santé me permettra longtemps de vivre cette passion et de rencontrer des gens exceptionnels…

LIENS:
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Site internet ITBF: http://itbf-eu.be/
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