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LUIS et JOE DIAZ

7ème Dan KSDI

Pionniers du KAJUKENBO en France 

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Pouvez-vous vous présenter ?

Luis Diaz:

J’ai 67 ans.

J’ai commencé à l’âge de 16 ans par la boxe française.

J’ai eu la chance d’avoir un professeur de BF qui enseignait la Savate et la lutte parisienne, très rare même à cette époque.  Après une longue période d’interruption, j’ai commencé l’Aïkido vers 1980. J’ai enseigné l’Aïkido pendant 18 ans j’ai le grade de 2 Dan, puis j’ai étudié le Nihon Kempo Jiu Jutsu j’ai le niveau instructeur.  J’ai un grade en Aïki Jutsu de 4 Dan. J’ai également pratiqué le Karate épisodiquement. J’ai beaucoup pratiqué le sabre.

En 1998 j’ai découvert les Kenpo hawaiiens et le Kajukenbo que j’enseigne depuis, aux cotés de mon fils Joe Diaz.

J’ai obtenu le grade de 6 Dan délivré par Maître A. Garcia G.M. Kajukenbo en 2014.

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En 2019 la KSDI mondiale nous a délivré le diplôme de 7 Dan à mon fils et à moi.

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Joe Diaz:

J’ai 37 ans. J’ai suivi le parcours familial, Aïkido, Nihon Kempo.

Je m’entraîne avec mon père depuis toujours.  Les arts martiaux font partie de ma vie.  C’est ma façon de vivre depuis le plus loin que je me rappelle.

J’ai pratiqué l’Aïkido, le Nihon Kempo. J’ai commencé le Kajukenbo en 2000.

Puis j’a pratiqué parallèlement la Boxe Thai sous la direction de Eric Vigliani mon ami et professeur qui a coché en Muay Thai Moïse Rimbon et Francis Carmont combattant à l’UFC.

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Je me suis totalement investi dans le KJKB, stages, formations.

J’ai également obtenu le grade de 6 Dan délivré par Maître A. Garcia en 2014.

Puis le grade de 7 Dan délivré par la KSDI qui est la maison mère pour le Kajukenbo créé par Maître Emperado.

Nous avons étés nommés ambassadeurs mondiaux pour la World Wire KJKB pour propager et diffuser le Kajukenbo.

Racontez-nous vos débuts dans le monde des arts martiaux. Comment êtes-vous arrivé à la pratique des arts martiaux ? Par quel art ? Maître ? Dojo ?

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Luis Diaz:

Comme j’ai dit plus haut, j’ai démarré par la boxe française étant adolescent. Je ne me souviens pas du nom de mon professeur...

C’était à Paris métro Glacière. C’est à travers le cinéma que la passion s’est ancrée dans mon esprit, à travers les films de samouraïs:

Les sept samouraïs, Goyokin, Sword of doom, Sanshiro… Je ne sais pas comment j’ai pu si jeune voir tous ces films, quoi qu’il en soit j’étais fasciné. C’est toujours un réel plaisir de m’en repasser un, ça me replonge dans mes racines !

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Joe Diaz:

En ce qui me concerne j’ai vu pratiquer mon père toute ma vie. J’ai toujours été bercé dans cette ambiance. Bref tout ça me paraissait normal !

J’ai retrouvé des vidéos entrain de pratiquer le Bokken, avec une tétine à la bouche ! C’est pour vous dire !

 

J’aimais regarder les premiers films de Jackie Chan et aussi les films de sabre japonais «Chambara » que ramenait mon père, la série des Baby Cart  entre autres. J’ai commencé l’Aïkido avec mon père dès l’âge de 6 ou 7 ans.

Je n’avais pas une réelle passion je suivais mon père mais ça me plaisait beaucoup. J’ai passé la ceinture marron d’Aïkido, et de Nihon Kempo, puis mon père a commencé à s’intéresser aux Kenpos hawaiiens et là ça m’a interpellé d’avantage.

Avec le Kajukenbo j’ai eu le véritable déclic. Ça fait 21 ans.

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Je suis un pur produit martial familial, à l’ancienne.

J’ai réellement accroché. C’est ma culture.

Qu'est ce qui vous a plu ? Ce qui vous a fait aimer les arts martiaux ?

Ce qui vous a poussé à continuer ?

Luis Diaz:

Je faisais beaucoup de recherches avec l’Aïkido, j’expérimentais tout avec mon fils cependant le manque de travail des frappes en Aïkido était un réel problème. Le pied poings me manquait.

Ce qui m’a amené à chercher un style où je puisse mieux m’exprimer.

 

Je pense qu’il s’est créé une synergie entre mon fils et moi à travers la pratique qui nous a tous le deux doublement motivés.

La créativité dans ma pratique est primordiale, je suis également guitariste de jazz, compositeur, pour moi tout ça est très lié.

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Joe Diaz:

Oui nous vivons et mangeons « arts martiaux » c’est une histoire de famille. Le Kajukenbo est au centre.

Ma sœur a également pratiqué 6 ans ainsi que mon jeune frère pendant 6 ans également. Ils ont arrêté moi j’ai continué.

Maintenant ma fille me suit, c’est amusant de l’avoir sur le Tatami.

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L’histoire se répète !

Je donne des cours tous les soirs ainsi que le week-end, dans la journée on se voit avec mon père pour travailler, c’est un autre genre de vie.

Pour vous, qu'apportent les arts martiaux sur le point de vue physique, mental et spirituel ?

L’équilibre de ces trois éléments.

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Le côté physique est des plus important, il faut développer le cardio, l’endurance, la technique etc. C’est la base.

Le mental est un élément qui se développe, s’affine avec le temps.

Le spirituel grandit aussi avec le temps.

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Les arts martiaux permettent plus facilement que d’autres disciplines sportives ou artistique cette unification.

En tant qu’enseignant nous devons permettre par notre enseignement et notre attitude que s’établisse ce processus si spécial aux arts martiaux.

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Luis et son fils Joe en entrainement 

Depuis 1999 vous êtes représentant du KAJUKENBO en France.

Pouvez-vous nous parler de cet art ? Son histoire, ses spécificités ?

Le Kajukenbo a été créé en 1947, sous l’impulsion de Maitre Emperado et quatre autres fondateurs.

Peter E Choo du Tang so do (karaté coréen) Joseph Holk du Judo Kodokan, Clarence Chang Sim lum Pai Kung Fu, , Frank Ordonez Ju jitsu Sekeino.

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Le Kajukenbo est considéré comme le premier MMA contemporain.

Il a été le premier à mixer des techniques de Karaté de Judo, de Jiu jitsu, de Kenpo hawaiien, de boxe chinoise et anglaise.

Les fondateurs étaient tous militaires, ils ont participé à différents conflits comme la guerre de Corée.

Leur idée était de créer un style de synthèse s’appuyant sur tout ce qui marchait le mieux dans les styles qu’ils pratiquaient.

C’est pour ça que l’on parle de premier MMA.

 

Les hawaiiens sont un peuple où la mixité a eu lieu très tôt ce qui a fait que les AM se sont également beaucoup mélangés, cette idée de synthèse était une résultante de l’état d’esprit de cette époque.

 

De par sa composition le style s’est exprimé aussi bien dans la self que dans la compétition des open styles qui avaient lieu à l’époque.

Aujourd’hui beaucoup d’écoles de KJKB à Hawaii se sont dirigées tout naturellement vers le MMA.

L’un des plus célèbres combattants étant Chuck Lidell formé par un professeur de KJKB.

 

 

Une des particularités du Kajukenbo est le contact.

Les entraînements se font avec du contact afin de former des pratiquants capables d’encaisser aussi bien physiquement que mentalement.

Cet apprentissage est progressif mais incontournable.

Il est évident qu’il faut éviter les blessures sans quoi la pratique serait impossible mais le contact est basique.

Il faut se forger un corps capable d’encaisser, ça s’apprend c’est une question de gestion.

 

Un autre composante est la multi percussion et les combinaisons tirés de «  la boxe sale ».  C’est la partie la plus identifiable su style.

 

La partie Jiu Jutsu du KJKB est essentiellement une pratique debout, bien qu’il ait aussi une partie frappes au sol.

De par le travail des percussion, l’approche du Jiu Jutsu n’est pas la même qu’une école traditionnelle.

 

 

Le Kajukembo est un véritable style hybride de par sa composition technique de par sa spiritualité.

C’est un style moderne et évolutif du moins c’est comme ça que nous le percevons.

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Dans le monde des arts martiaux français, comment le KAJUKENBO s'est-il développé, a t'il été perçu ?

Dans l’ensemble nous avons été bien acceptés dans nos débuts. Ça n’a pas toujours été non plus facile mais on a tenu le cap.

Nous avons cherché à nous développer en formant des instructeurs solidement, on a donc filtré les demandes on n’a pas fait n’importe quoi.

C’était primordial au début. Nous avons privilégié l’esprit familial et technique.

 

Si on fait le bilan, nous avons réussi à ouvrir une quinzaine de clubs, avons formé plus d’une trentaine de Ceintures noires.

Nous avons une école au Koweït, où nous sommes allés enseigner tous les ans pendant 8 ans.

Nous dispensons nos cours à Paris dans différents clubs parisiens,

CercleTissier Vincennes, Kajyn Paris, Fushankwoon Vanves, Kaju Training Center à Morangis,KTC à Choisy le roi, Rungis et Saulx les Chartreux.

Pour la province Alsace, Lyon, Haute Savoie, Angoulême et Bordeaux.

Pour l’international, le Koweït et la Suisse.

 

Nous avons participé deux fois au festival de Bercy. 

Nous avons réalisé plusieurs DVD pour I. Prod.

Nous avons également participé à plusieurs émissions pour Kombat Sport  ainsi que des émission avec

Vincent Parisi, Lucie Bertaud. On a travaillé pour des entreprises de sécurité, on a également travaillé

comme chorégraphes de combat pour des courts métrages.

Nous faisons énormément de stages.

C’est déjà beaucoup !

 

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Nous avons une solide équipe d’anciens qui nous assistent et nous aident c’est très important pour nous. Nos instructeurs en province font un vrai travail, ils sont très motivés car ce n’est pas facile d’être loin. C’est la raison pour laquelle nous faisons beaucoup de stages.

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Considérez-vous le Kajukenbo comme un art martial (avec la philosophie martiale qui va avec) ou purement un art de self-défense ?

Oui c’est un art martial hybride moderne.

Nous percevons notre style comme un art martial mais aussi une méthode de self défense où les deux états d’esprit cohabitent sans problème.

C’est une des particularités de cet art qui nous a attiré.

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La partie martiale se situe dans l’esprit, le respect, le salut, le travail des armes …

Peut être que la partie self c’est le pragmatisme, l’évolution.

Il ne faut pas oublier la partie Sparring combat qui est primordiale, mécanisme de base, forme de corps, stratégie, déplacements.

Nous faisons des séances de Sparring à chaque cours.

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Le combat est essentiel dans n’importe quel style, c’est une distance différente de la self un état d’esprit différent.

La self et le combat sont complémentaires.

Comment évoluent les arts martiaux en France de votre point de vue ?

Le panorama des AM en France est différent des autres pays.

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Les institutions en place sont très puissantes en France. Ce qui fait que l’évolution a été on pourrait dire «  laborieuse ».

Les arts dits nouveaux ont eu toujours du mal a s’implanter. De la boxe Thai à ses débuts au MMA ou d’autres styles plus confidentiels, ça a toujours été compliqué.

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Le manque de reconnaissance professionnel est aussi un problème en France. Maintenant le web a changé le panorama des A.M.

Les arts martiaux pourraient se porter mieux à condition que nous tous professeurs, soyons vigilants sur ce qui se passe sur les réseaux sociaux et surtout être encore plus solidaires entre enseignants des disciplines martiales et sport de combat.

Le public et futurs élèves doivent être bien informés pour qu’ils soient capables de faire la différence entre les youtubeurs et les enseignants.

Ce qui est loin d’être le cas.

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De récents événements nous montrent encore la dangerosité de cette communication débridée.

Notre rôle est aussi d’éduquer il ne faut pas l’oublier.

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Avec vos nombreuses années martiales, quelle est votre plus belle rencontre martiale ?

Beaucoup de grands pratiquants et de grandes personnalités.

Christian Tissier, Nichio Sensei en Aïkido, Jo Cardot mon ami et professeur en Aïkido, Raul Gutierrez en Kenpo hawaiien Fushi Ryu, Bernard Alain Lalandre du Nihon Kempo et bien sur notre professeur en Kajukenbo Angle Garcia.

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Peut être la rencontre la plus importante est tout simplement le Kajukenbo et le Kenpo hawaiien.

Une anecdote à nous partager ?

Pas une anecdote en particulier, ce qui est anecdotique c’est que avons beaucoup de chance de pratiquer les arts martiaux, de vivre des moments aussi intenses.

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Rencontrer toutes sortes de personnes, se faire de nouveaux amis parfois en perdre, c’est moins drôle. Une vie consacrée aux arts martiaux est aventure par elle même.

En plus de votre pratique en tant qu’enseignant, avez-vous une routine chez vous?

Continuel training individuel dans la vie quotidienne et training souvent commun entre Joe et moi.

Autrement dit: la pratique est quotidienne.

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À la maison, Joe et moi individuellement, faisons des mouvements de Shadow tous les jours.

Tout doit être un prétexte pour pratiquer même les mouvements quotidiens. Je pense que la plus part des professeurs d’A.M. sont comme ça.

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Quels conseils pouvez-vous donner aux pratiquants ?

Ne perdez pas l’envie.

Entretenez la flamme celle qui vous a fait pousser la porte du Dojo pour la première fois, forcez vous à retrouver à chaque instant de votre entraînement cette sensation première.

Gardez l’esprit ouvert, vigilant, curieux et bienveillant avec les autres.

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A défaut d’être moralisateur:

Ne critiquez jamais vos compagnons ni vos entraîneurs, n’arrêtez jamais sous aucun prétexte, n’écoutez pas votre égo celui qui est mauvais conseiller, écoutez votre égo courageux et humble. Continuez toujours à apprendre.

C’est tout ça qui vous fera grandir.

 

En Kajukenbo on dit: Body - Mind - and Spirit

C’est ce que nous saluons en début et fin de cours avec nos ceintures, les trois niveaux d conscience.

Quels sont vos projets ?

Suite au Covid, nous allons développer à le demande de nos élèves, les cours en ligne.

Nous allons personnifier notre méthode issue du Kajukenbo, nous avons de gros projets, notre vision des choses évolue, se personnalise.

Nous sommes toujours en continuelle remise en question.

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Dans notre KJKB nous avons développé la partie pieds poings que nous appelons Kaju Boxing.

Il y a encore beaucoup à faire aussi bien dans la partie Kenpo self, que dans la partie armes.

Nous avons notre vision personnelle qui grandit de jour en jour.

Un mot pour la fin ? Quelque chose à rajouter ? 

Nous espérons avoir apporté un bien être à nos élèves, c’est l ‘essentiel.

Que les cours, l’entrainement leur ait permis d’acquérir un certain équilibre et un bien être.

 

Sur le plan général et la situation actuelle l’espoir d’une reprise rapide et saine.

Un meilleur équilibre dans le monde au niveau des inégalités.

Pour les arts martiaux, une bonne pratique à tous les pratiquants dans vos arts respectifs.

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LIEN:

- Site internet: www.kajukenbo.fr

- Page Facebook: kajukenbo.france

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RONIN MARTIAL PRODUCTION Janvier 2021

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